Augustin Ndindiliyimana, ancien chef d’état-major de la gendarmerie nationale rwandaise, a témoigné à la demande du ministère public dans le procès de Philippe Manier Hategekimana, alias Biguma, devant la cour d’assises de Paris. Lors de son témoignage, il a qualifié une série d’événements survenus pendant le génocide contre les Tutsi, y compris le massacre des bébés, de « simple malentendu ».

Interrogé par la cour sur la participation des gendarmes dans le génocide, notamment leur présence aux barrières, Ndindiliyimana a affirmé qu’ils recherchaient des infiltrés, et non des Tutsi. Concernant le discours du président Sindikubwabo, prononcé le 19 avril à Butare, et son influence sur le début des massacres, il a répondu : « Ce discours n’était pas clair. Il a parlé de travailler ; tout dépend de l’interprétation de ce terme. »

Les avocats des parties civiles ont alors questionné le témoin sur sa définition des infiltrés. « Et les bébés qui ont été massacrés, étaient-ils considérés comme des infiltrés ? » a demandé Maître Tapi. Le témoin a répondu : « Les gens ont mal compris. »

Biguma adopte une position similaire

L’accusé, Philippe Hategekimana, alias Biguma, a également évoqué ses déplacements aux barrières. En réponse aux questions des avocats des parties civiles, il a affirmé que son objectif était de vérifier si les gendarmes étaient bien à leur poste pour protéger les Tutsi.

Le parcours de Philippe Hategekimana

Philippe Hategekimana, naturalisé français en 2005 sous le nom de Philippe Manier, est un ancien adjudant-chef de la gendarmerie de Nyanza. Aujourd’hui âgé de 67 ans, il est accusé d’avoir « participé à une pratique massive et systématique d’exécutions sommaires, d’enlèvements suivis de disparitions, de tortures et d’actes inhumains » à Butare, dans le sud du Rwanda, entre avril et juillet 1994.

Latest Posts from FEZAA

Leave a Reply