Lors du procès de Philippe Manier (Hategekimana), communément appelé Biguma, le mode opératoire des gendarmes durant le génocide perpétré contre les Tutsi au Rwanda en 1994 a été au cœur des débats.

Madame Émilie Capelle, directrice d’enquête en charge des premières investigations réalisées par l’OCLCH (Office Central de Lutte contre les Crimes contre l’Humanité et les Crimes de Haine), a témoigné à la demande du ministère public. Elle a décrit devant la cour d’assises de Paris les méthodes des gendarmes, qui attaquaient les collines où les Tutsi s’étaient réfugiés, avant de laisser la population achever le « travail ».

Monsieur François Graner, chercheur en physique et témoin cité à la demande de l’association SURVIE, a également évoqué le rôle de la gendarmerie. Cette force, proche de l’armée, pouvait être mobilisée pour combattre. Manier, l’accusé, adjudant-chef à la brigade de Nyanza, a admis avoir été envoyé à Ruhengeri pour combattre le FPR (Front Patriotique Rwandais).

Des éclaircissements sur le rôle de la gendarmerie

Interrogé par une jurée sur le rôle de la gendarmerie rwandaise dans le génocide, François Graner a expliqué : « En réalité, les gendarmes ont souvent volé au secours des miliciens qui n’arrivaient pas à tuer les Tutsi, souvent réfugiés au sommet des collines. Ils sont intervenus massivement avec leurs armes, parfois des mortiers, pour commencer le ‘travail’. Les miliciens achevaient ensuite les blessés avec leurs armes traditionnelles. Quant à l’Opération Turquoise, elle avait pour objectif de mettre fin aux massacres, mais elle a également servi à réarmer les gendarmes rwandais. »

Le parcours de Philippe Manier Hategekimana

Philippe Manier Hategekimana, jugé par la cour d’assises de Paris, est né à Ntyazo. Ancien enseignant à l’école primaire et responsable de la délivrance des permis de conduire, il a suivi une formation militaire avant de partir étudier en Belgique. À son retour, il a été muté en tant que gendarme, devenant moniteur sportif et formateur en sports de combat pour les jeunes.

Francine Andrew SARO

Francine Andrew Saro is an award-winning Rwandan senior journalist with extensive experience in judicial, health science, environmental, and investigative reporting. She is the winner of the AI Journalism Challenge and is also a passionate documentarian of touristic and cultural experiences.

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