Lors du procès de Sosthène Munyemana devant la cour d’assises de Paris, Madame Hélène Dumas, témoin de contexte, a souligné que le viol constitue un acte de génocide visant à perpétuer ses effets destructeurs.
« Des enfants sont témoins du meurtre de leurs parents, mais aussi de leur viol. Ces viols sont perpétrés dans le but de détruire toute transmission de vie. Pour ces enfants, la sexualité n’est pas une œuvre de vie, mais de mort. Les viols sont commis dans le but de transmettre le Sida, si bien qu’aujourd’hui, le génocide tue encore, » a déclaré Madame Dumas.
La signature du génocide
Madame Dumas a insisté sur le sort tragique des femmes et des enfants, systématiquement massacrés, qui constitue une signature caractéristique du génocide.
« Les enfants racontent comment ils sont morts, jetés parmi des corps en décomposition, souvent dans des latrines. Ces récits regorgent de détails d’une extrême cruauté, marqués par un racisme qui détruit à la fois les corps et le psyché, » a-t-elle ajouté.
Les accusations contre Munyemana
Sosthène Munyemana, accusé de crimes commis dans la préfecture de Butare entre avril et juin 1994, fait face à plusieurs chefs d’accusation, notamment :
Participation à un accord en vue de la préparation des crimes de génocide et autres crimes contre l’humanité, Génocide, Crimes contre l’humanité, Complicité de génocide et Complicité de crimes contre l’humanité.
Le procès met en lumière les atrocités commises et leur impact durable sur les survivants, en particulier les femmes et les enfants.
