Lors du procès du Dr. Sosthène Munyemana devant la cour d’assises de Paris, plusieurs témoins ont décrit le bureau du secteur de Tumba, dont l’accusé détenait les clés, comme un véritable transit vers la mort pour les Tutsi pendant le génocide de 1994.
Le témoin X, caché dans un champ de sorgho le 6 mai 1994, affirme avoir reconnu la voix de Munyemana alors que ce dernier recherchait des Tutsi dans des maisons. Le 14 mai, jour de son arrestation, le témoin X a vu Munyemana en possession des clés du bureau de secteur. Il a d’abord été conduit au bar de Ruganzu, où un milicien nommé Remera chantait l’arrestation du roi de Tumba.
Un lieu de transit vers la mort
Le témoin X a qualifié le bureau de secteur de lieu de transit vers la mort. Il a également mentionné que huit Tutsi avaient été enfermés dans une maison appelée N° 60 avant d’être transférés au bureau. On estime qu’environ 400 Tutsi ont transité par ce bureau avant d’être tués.
Les clés au cœur des accusations
L’accusé conteste les accusations portées contre lui mais admet avoir eu les clés du bureau. Il a déclaré avoir ouvert le bureau pour le témoin X. Cependant, un avocat des parties civiles a rappelé les déclarations contradictoires de Munyemana concernant les clés :
« J’ai toujours été le seul à détenir la clé du bureau de secteur, » a-t-il affirmé à deux reprises. Puis :
« Je n’ai jamais remis la clé à qui que ce soit. » Enfin, en mars 2016, il a déclaré :
« Il y avait peut-être plusieurs clés. »
Le procès
Le procès du Dr. Sosthène Munyemana, accusé de génocide et de crimes contre l’humanité commis entre le 7 avril et le 22 juin 1994 dans la préfecture de Butare, où il exerçait comme médecin gynécologue, a débuté le 14 novembre 2023.
